ADAC Chen Zhen
 

Mots clefs

Les mots clef définissent des concepts, des notions et des matériaux propres à l’œuvre de Chen Zhen. Ils permettent de mieux la comprendre, à la fois de manière unitaire et générale. 

Ils sont classés par ordre alphabétique.

 

Bougie

Dans l’œuvre de Chen Zhen les bougies deviennent le matériau de la construction et des éléments architecturaux. Caractéristique de la population très croyante de Salvador, à Bahia, la bougie appelle à la prière, l’espoir et au recueillement.

Dans Inner Body Landscape (2000) et Autel de lumière (1999), les bougies symbolisent la fragilité d’un corps humain (en Chine elle symbolise la vie d’un homme).

 

Centre

« L’homme n’est pas le centre. Le centre se situe entre l’esprit – le désir (l’homme) ; le concret – l’illusion (la chose) ; et le Plein – le Vide (la nature).

Le centre est la relation qui unit l’homme, les choses (marchandises et société de consommation) et la nature.

« Pour moi, ce centre est l’art. Un art véritable. Mais il est invisible. C’est un dialogue secret, une réflexion mentale, une prière muette ; mais c’est aussi le croisement de ces trois éléments. »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 40

 

Contexte

Les contextes visible/invisible sont importants dans la création des œuvres de Chen Zhen.

Le contexte visible est le cadre géographique où l’œuvre se créée, plus précisément son tissu social, culturel et ethnique.

Le contexte invisible représente l’histoire du lieu, ses origines, sa mémoire.

Le lieu n’est plus seulement le cube blanc. Le centre du travail de Chen Zhen repose sur la réflexion et l’étude de la « condition de naissance » de l’œuvre.

« Ce n’est pas le contexte qui a élevé l’œuvre. L’œuvre était conçue dès le départ en fonction de son contexte. L’une de mes principales méthodes de création consiste à dialoguer avec le contexte « intérieur » ou « invisible » du lieu. »

 « Transexpérience, une conversation entre Chen Zhen et Zhu Xian », Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 160

 

Les symboliques du corps humain 

Le corps humain n’a jamais été représenté dans les installations de Chen Zhen. L’absence d’image du corps humain est un « piège visuel », car la présence très forte de l’esprit de l’homme se fait à travers des objets.

Des objets couramment utilisés symbolisent, en effet, le corps humain comme le lit, le vêtement, le tissu et la chaise. L’iconographie s’associant au corps s’élargie aussi avec le cocon, la peau, les organes. La simplicité du langage visuel de l’objet est associée à une certaine complexité des significations et des métaphores, dépassant la première lectureque l’on fait de ces objets ordinaires. Tout en restant identifiables, ces objets véhiculent des connotations sociales, culturelles et même politiques très fortes.

Les lits et les chaises utilisées dans les diverses installations, sont collectés dans le monde entier ; chacun a déjà son histoire personnelle et culturelle.

« Dans mon travail, l’absence du corps est souvent un « oubli naturel » qui permet plus librement de questionner et de parler de l’esprit humain, tout en montrant une façon spécifique d’aborder la notion du Vide, de dévoiler une stratégie de l’indirecte et de créer une métaphore magique. »

Chen Zhen, les entretien, « Entre thérapie et méditation » entretien entre Jérôme Sans et Chen Zhen, Dijon, Les presses du réel/Palais de Tokyo, 2003, p.159

 

Court-circuit

« Deux électrodes opposés se rencontrent : bien qu’appartenant au même circuit électrique, elles ne s’accordent pas. Dans cette puissance de choc et de destruction que déclenche un court-circuit, le moment le plus stimulant de ce processus. […] à chaque fois qu’un artiste se trouve en présence de nouveaux facteurs contextuels, il va être sensible aux différents conflits de pouvoir, aux possibilités de dialogue et à « l’appel de l’espace et du temps », ou la transformation de l’un par l’autre. En bref, il va faire l’expérience du phénomène de court-circuit. »

« Transexpérience, une conversation entre Chen Zhen et Zhu Xian », Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 162

 

Double exil 

« Les migrations vont engendrer un peuple de « sans-abri culturels ». Le double exil deviendra une condition très répandue : plus de véritables racines, ni de réelles appartenances à la nouvelle culture.

La question de l’identité se transformera en une lutte permanente… »

Qu’est-ce que cela veut dire, « retourner » en Chine ?

Comment vais-je re-dynamiser ma culture d’origine et construire mon appartenance à une nouvelle culture dans le contexte de la globalisation ?

Je vis dans une re-contextualisation permanente… »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 216

 

Entre 

La notion « entre » représente un espace vide entre deux cultures, deux mondes, deux lieux. Chen Zhen a basé sa réflexion dans cet « espace entre » qui désigne un terrain encore vierge, vide et offert à la nouveauté et à toutes les possibilités nouvelles. C’est le terrain qui suscite l’espoir, les liens, les connexions, les rencontres

 

Exil et maison

La notion de l’exil et celle de la maison sont liées intimement. Elles sont au centre du travail de Chen Zhen. Il a en effet quitté la Chine en 1986 pour venir vivre à Paris. Et tout au long de sa vie, il a sans cesse travaillé en voyageant à travers le monde, concevant des œuvres pour les musées internationaux ou préparant des projets avec les populations locales.

En réponse à la question sur la maison, Chen Zhen répond : « Pour moi « home », n’est pas une question de maison. Je crois qu’il y a une dimension utopique dans le sens où « home » peut être un espace virtuel, immatériel, spirituel même, un espace in-between. C’est pourquoi le vrai « home », pour moi, n’a jamais d’adresse. Ma façon de vivre, et pas seulement de créer ou de travailler, c’est un peu celle d’un homeless. Même si je suis installé à Paris depuis quinze ans, Paris reste une escale pour moi. […] La meilleure façon de définir mon métier et ma façon de vivre en une seule phrase est : « Sans domicile culturel ». C’est une grande richesse. »

Chen Zhen, les entretiens, « résidence-résonance-résistance », entretien entre Chen Zhen et Ramon Menéndez, Dijon, Les presses du réel/Palais de Tokyo, 2003. p. 242

 

Feu : la transformation incandescente

Le feu est symbole de la purification, de la régénérescence, de la mort et de la renaissance. On retrouve ici un aspect positif de la destruction.

Le feu cristallise les choses par la combustion, il les purifie. « Effacer par le feu les traces de l’écriture et les images. Les cendres sont en même temps le corps d’une mémoire désinfectée et un engrais pour la terre ».

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 70

 

Malentendu éternel

C’est un « médium » qui permet les échanges transculturels et où peuvent véritablement s’affirmer les différences ».

Le malentendu suppose une rencontre. Il survient uniquement quand on essaye de connaître et comprendre l’autre.

« Transexpérience, une conversation entre Chen Zhen et Zhu Xian », Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 172, p. 173

 

Médecin

« Je voulais devenir médecin »

Chen Zhen est issu d’une famille de médecins et de chercheurs en médecine. Atteint d’une maladie incurable, son combat quotidien contre la maladie lui a donné une telle énergie que cette expérience s’est transformée en force créatrice bénéfique. En 1997, Chen Zhen fait le projet de devenir docteur en médecine chinoise. Il a songé à transformer cette idée en un projet artistique.

« Je rêve de découvrir comment le système immunitaire est un « deuxième cerveau », et de quelle manière l’attention portée à l’expérience quotidienne peut guérir. »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 310

« Quand notre propre corps devient une sorte de laboratoire, une source d’imagination et d’expérimentation, le processus de vie se transforme en art… ».

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 321

Mon corps est un laboratoire et mes œuvres deviennent l’ordonnance.

 

Lit   

Symbole de la régénérescence dans le sommeil et dans l’amour, le lit est aussi le lieu de la mort. Il participe à la double signification de la terre : il communique et absorbe la vie. Il s’inscrit dans la symbolique d’ensemble de l’horizontalité.

Chen Zhen a utilisé des lits chinois, des lits occidentaux, des lits d’hôpitaux, des lits d’enfants et des berceaux. Il est présent dans ses créations de la période de 1998 à 2000. Le lit est souvent transformé par l’ajout d’un élément autre qui le complète, tout en gardant son aspect de départ. L’esthétique propre à l’objet se juxtapose à une symbolique forte et puissante. Mais avant tout, il rappelle le corps humain dans les diverses étapes de sa vie : la naissance, la vie, la mort ; et il nous montre la lumière, la guérison et la purification.

Dans Field of Synergy (2000), sept lits d’enfants sont suspendus dans l’espace. Ils sont occupés par une forme organique lumineuse.

Dans Jue Chang, Fifty Strokes to each (1998), des peaux de vache tendues recouvrent les lits, et les transforment en de gigantesques tambours.

 

Objet

La notion d’« après-objet » est l’une des plus importantes et récurrentes dans le travail de Chen Zhen. Celui-ci redonne une seconde vie aux objets de la consommation courante qui ne sont pas transformés et gardent ainsi leur aspect originel. En les recyclant, il permet le sauvetage de la nature. Recycler l’objet, c’est lui permettre le passage d’une vie à une autre. Il évolue du moment de la naissance, à celui de l’expérience, de la mort et de la renaissance. Ce processus restitue le cycle de la vie.

Chen Zhen s’intéresse aux nombreuses couches de l’histoire de l’objet et à son rôle en tant que véhicule et « envahisseur » dans la mondialisation. Il s’attache à ses expériences vécues avec l’homme, à son cycle de vie comme métaphore de l’existence et son déplacement dans des contextes différents.

« Les objets sont là pour purifier une vie après son utilisation, pour sublimer un esprit latent après la mort du cercle consommable des produits, pour provoquer un nouveau destin fatal à l’objet. »

Chen Zhen, les entretiens, « Confusion immunitaire », Dijon, Les presses du réel/Palais de Tokyo, 2003, p. 11

« L’objet est un « enfant de l’homme ». Il est produit, consommé, jeté, récupéré, exposé, conservé, momifié, mis à distance… Il est pris dans des cycles naturels, culturels et économiques, symboliques et artistiques… J’essaye de créer pour l’objet un nouveau destin, afin que son histoire ne soit pas terminée... De nouveaux cycles… »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 108

 

Percussion

« Frapper » et « donner des coups » n’impliquent pas ici une violence réelle, mais, tout au contraire, conduit à une sorte de prise de conscience – « battre le tambour de l’éveil dans l’esprit. » C’est une expression métaphorique : au lieu de battre des personnes, on bat le tambour. »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 304

C’est dans June Chang, Fifty Strokes to Each (1998), que la percussion apparaît pour la première fois dans le travail de Chen Zhen. Les percussions lui ont été inspirées par les battements de tambours nocturnes et incessants, dans le voisinage de son hôtel à Tel Aviv où il était en résidence.

 

Pot de chambre

Chen Zhen réinvestit le pot de chambre, symbole culturel chinois, dans les œuvres comme Daily Incantations (1996), Chaise de concentration (1999), ou Bibliothèque musicale (2000). Objet ordinaire lié à l’usage quotidien et à l’intimité, il est lavé tous les matins dans la rue. Il symbolise la vieille vile, la vieille culture, le sous-développement. Aux yeux des Chinois, l’objet véhicule deux conceptions. Beaucoup le considère comme un objet très lait. D’autres pensent qu’il aide à propager et à reproduire, en étant le vecteur du renouvellement des générations. Aujourd’hui, en zone urbaine, les pots de chambres sont de moins en moins utilisés. Selon Chen Zhen, l’objet est intimement lié au concept « d’Occident », de « modernisation » et au principe de « supplanter l’ancien par le nouveau ».

 

Résidence, Résonance, Résistance

(Concept de Chen Zhen)

« J’ai récemment développé un concept basé sur les trois R : Résidence, Résonance et Résistance.

Résidence : lorsque vous voyagez, que vous restiez à un endroit une journée, plusieurs jours ou un mois n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est de vivre mentalement avec l’autre, de se laisser immerger dans le contexte local. Il faut essayer de comprendre la culture de l’endroit où vous êtes. C’est une question de conscience, de position par rapport au voyage.

Résonance : à partir de ce point d’ancrage, il s’agit d’être en synchronie avec la culture dans laquelle vous vivez.

Résistance : c’est le combat contre la « mono-influence de la culture occidentale. »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 278

 

Sac en plastique

Objet qui symbolise la consommation de masse, le sac en plastique trouve sa signification la plus marquante dans l’installation Filer à l’anglaise – Sneaking away ? (Salut A Ward) (1999).  Sur trente-cinq hectares environ, un immense filet fait d’innombrables sacs en plastique de multiples marques est tiré par un camion à ordure, aux ailes d’avion.

 

Son - silence

Il existe toujours entre deux sons un infime espace de silence. Pour Chen Zhen, le silence peut devenir sonore et le bruit se transformer un silence.

C’est en 1993, au cours de l’exposition Before the Sound of a Beep – a Parisian Exhibition organisée par Jérôme Sans, que le son apparaît pour la première fois dans la création de Chen Zhen. Le public compose un numéro de téléphone et écoute sur le répondeur des galeries, le message enregistré par les artistes.

Dans Daily Incantations (1996), il a travaillé sur la lente et progressive disparition de chaque séquence : doucement le son commençait à s’amplifier, puis se rejoignait à la voix humaine, comme un fondu enchaîné.

En s’approchant de l’œuvreThe Voice of Migrators (1995), le visiteur peut entendre des sons divers qui s’apparentent à des gémissements humains. Le visiteur devient un acteur/élément important de l’installation dans cette écoute avec elle.

Dans Résonance (1994), l’immense cloche en acier, surmontée d’un haut-parleur, reste irrémédiablement muette. « En réalité elle est totalement silencieuse, comme les gens qui vivent sous la dictature. Le silence est l’aspect le plus cruel de la violence, du pouvoir…

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 223

« Cette recherche de l’alternance, de la complémentarité, peut peut-être s’expliquer par la structure de la pensée chinoise… Le Yin et le Yang, la propension à ne jamais laisser les choses se développer sans dialectique. »

Chen Zhen, les entretien, « Le son : quatrième dimension de l’œuvre », entretien entre Chen Zhen et Emma Lavigne, Dijon, Les presses du réel/Palais de Tokyo, 2003, p. 264

 

Synergie

Terme médical

Ce sont des énergies inhérentes, connectées ensemble entre les organes. La synergie se situe au niveau des rencontres, de la communication du dialogue entre les gens et l’œuvre d’art.

«  À mes yeux, le mot synergie « symbolise » des possibilités communes concrètes au sein d’une nature matérielle, mails il indique également un mode de pensée. En outre, on peut donner à ce mot une autre signification : tout penser dans un contexte de réseau, c’est-à-dire placer chaque chose dans un contexte d’une autre. Naturellement, pour moi le mot synergie indique bien plus qu’un « rassemblement d’énergies ». La création artistique, tout bien considérée est un processus de rassemblement d’énergie. »

« De l’énergie à la synergie, conversation entre Chen Zhen et Zhu Xian, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 390

 

Tibet

«  À une époque où j’étais très malade, j’ai passé trois mois au Tibet pour me « nettoyer » et me « purifier ».

Ma vie quotidienne était ponctuée par un rituel très important : faire tourner le moulin à prières. Je me sentais alors envahi par des impressions très étranges et d’extraordinaires illuminations mentales.

J’ai pu pénétrer dans un temple tibétain normalement fermé au public et entendre les moines réciter des prières… Mesurer mon corps à un « environnement immatériel » fut une expérience exceptionnelle. Cette confrontation me fut bénéfique aussi bien physiquement que spirituellement.

Cette expérience qui me nourrit encore aujourd’hui me donne à la fois de l’inspiration et de l’énergie pour travailler… »

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 40

Chen Zhen fait référence à son expérience au Tibet dans Prayer Wheel – Money Makes the Mare Go (Chinese Slang) (1997).

 

Transexpérience

(Concept de Chen Zhen)

« Plutôt qu’un concept pur, la « Transexpérience »est un concept empirique impur, un mode de pensée et une méthode de création artistique… Elle consiste en une double intersection. La première, entre mes expériences passées et présentes ; la seconde, entre le réseau de mes expériences personnelles et celles des autres, de tous les autres, par exemple des Occidentaux. Rien n’est indépendant, rien n’est fixé. Plonger dans la vie, s’adapter à l’évolution des circonstances, se mélanger, s’identifier avec les autres… C’est la stratégie de l’eau. Transparente, changeante, mouvante, pénétrante ; elle rassemble les expériences, les continents, les hommes…

L’intéressant, c’est d’être en mouvement. En Chine, nous disons : « Les arbres meurent quant on les déplace ; les hommes survivent en se déplaçant. »

« Transexpérience, une conversation entre Chen Zhen et Zhu Xian », Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 150

« Une conscience latente, une carte d’identité qui cumule et exprime les expériences culturelles et humaines d’un individu. Un système de liaison interne et externe, une géographie cérébrale à la mécanique invisible qui permet de connecter chaque expérience à l’autre et de s’immerger, de faire corps avec les suivantes. Le concept de « Transexpérience » devient au fur et à mesure de l’œuvre de Chen Zhen un projet global de vie, de pensée, où sa création artistique prend forme. »

Jérôme Sans, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 14-15

 

Urbanisme

Chen Zhen a questionné le thème de l’urbanisme au travers de deux réalisations marquantes « Social Investigation – Shanghai 1 » (1997) et « La danse de la fontaine émergente » (1998-2008).

Pour la première œuvre, Chen Zhen a réalisé une étude sur l’urbanisation rapide et violente de Shanghai, en mettant en lumière les modes de vie et le paysage citadin, bouleversés par les grandes mutations.

« Depuis la ligne des toits, pénétrer jusque dans le microcosme de la vie quotidienne afin de découvrir les possibilités nouvelles offertes par une autre conception de la construction urbaine et de nouveau mode de vie, en Asie.»

Chen Zhen, Invocation of Washing Fire, Prato Siena, Gli Ori, 2003, p. 240

Au cours de l’aménagement du nouveau pôle culturel, économique et universitaire de l’Est parisien, Paris Rive Gauche, la ville de Paris a ouvert un concours dans le cadre du « 1 %» artistique. La réflexion que Chen Zhen a remis se réfère à la résonnance de l’œuvre d’art et de l’homme dans l’environnement urbain. Elle est la base des concepts de « La danse de la fontaine émergente » :

- interprétations verticales et horizontales

- l’axe propice

- la Seine : dragon protecteur

- premières îles et dernier bateau

- humaniser le béton

- arrondir le cube

- allumer l’ombre

- ralentir la vitesse

- sublimer le silence

- chauffer les coins froids

- ce n’est pas ajouter un objet, mais combler ce qui manque

- réserver le vide, remplir le plein

- grandes sculptures - petites architectures

- repères : l’archéologie future

- un toit de bâtiment – un socle de sculpture

- le recouvrement des sols : un supports pour l’art

- emprunter le paysage pour créer un panorama

- faire converger les prises de vue

- imaginer une ville en toit collinaire

- le processus comme support évolutif

- chantier de l’art et l’art de chantier, une promotion mutuelle

 

Voyage

Le voyage permet la rencontre de divers contextes culturels, de nouvelles influences et rencontres dans le processus de la globalisation.

« […] Le voyage et l’entre-voyages, l’in-between, devient un vrai espace pour connecter les différents concepts ensemble. Le mouvement, le voyage, pour notre génération, n’est pas seulement un phénomène de distribution, de développements, de déroulements des mêmes concepts, mais implique des mutations en soi, permanentes et perpétuelles. »

Chen Zhen, les entretiens, « Osaka conversation», entretien entre Chen Zhen et Hans-Ulrich Obrist, Dijon, Les presses du réel/Palais de Tokyo, 2003, p. 228